Numérique acceptable
Le numérique « responsable » étant un oxymore problématique (lire l'article dédié), j'ai proposé un concept plus radical et plus systémique : le numérique « acceptable ».
Plus radical, parce que le terme acceptable sous-entend bien que toute infrastructure numérique a un coût écologique et social hautement problématique. Le numérique en devient donc acceptable si et seulement si il demeure soutenable socialement et écologiquement, et bénéfique pour la société.
Plus systémique, parce que le numérique acceptable englobe à la fois les enjeux d'impacts écologiques et sociaux, mais aussi les enjeux d'émancipation et de choix démocratique. Et que le numérique doit être à la fois émancipateur, choisi et soutenable pour être acceptable.

Un numérique choisi. Il est ici question de démocratie technique, et donc de mettre en place les conditions permettant de débattre et de décider démocratiquement de la place que nous voulons faire au numérique dans notre société.
Un numérique émancipateur. Ou convivial, pour reprendre le concept d'Illich. Le numérique doit nous permettre « d'élargir notre rayon d'action personnel », être « générateur d'efficience sans dégrader l'autonomie personnelle», ne susciter « ni maitre ni esclave ».
Un numérique soutenable pour le vivant. L'impact de l'infrastructure numérique, des datacenters aux équipements personnels en passant par les réseaux, doivent être soutenables socialement et écologiquement, pour le vivant au sens large : humains, non-humains, et pour la planète.
